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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 19:56

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Critique :

 

Après une pause relativement longue pour mon blog , me voilà de retour pour l'année ciné 2013 qui a commencé un peu en retard pour moi : mardi ! Ainsi , je n'ai toujours pas vu "Django Unchained " ni "Zero Dark Thirty " mais j'ai décidé de commencer l'année en douceur et en comédie avec le dernier Philippe le Guay " Alceste à bicyclette " accompagné du joli duo Lambert Wilson ( qui est un de mes acteurs préférés ) et Fabrice Luchini ( dont le talent jusqu'alors inconnu m'éblouit de plus en plus ) .

Bref , me voilà embarqué dans une comédie plus amère que douce en compagnie de deux acteurs , d'une maison paumé à l'île de Ré et de Molière .

En effet , le film tourne autour des répétitions des acteurs pour la pièce " Le Misanthrope " , entre Gauthier en pleine ascension , imbu de lui-même et héros de téléfilms de TF1 et Serge , qui déteste le milieu et vit en reclus depuis 3 ans .

Bref , entre joutes verbales de la pièces ( chaque scène de la répétition est intense ) ou vrais joutes verbales de deux caractères opposés , on assiste à une vraie analyse de la condition humaine et du milieu peu tentant du spectacle aujourd'hui . En effet, les deux acteurs sont à eux deux de parfaites caricatures , entre le dégouté qui vit reclu mais néanmoins brillant et la star de télé , imbu d'elle même tout les deux un peu égoiste .

Tout au long des répétitions , entrecoupés de réjouissantes ballade à bicyclette ou marrante visite de maison (ou encore la scène du jacuzzi  , les deux personnages se jaugent , s'affrontent et essayent tant bien que mal de guérir un peu avant un final au goût amer mais néanmons réaliste .

Ainsi , après un début qui peine à se lancer , autant rythmiquement que comiquement , on suit avec beaucoup de plaisir tout le travail de répétition des deux grands acteurs , qui vire ou soit à l'enguelade ou au réglement de comptes ou envolés comiques fascinantes à l'instar de la prononciation en -ion , du jeu de Gauther claudiquant .

Bref , on ne sourit plus que l'on rit , c'est un fait , mais on rit toujours grâce à un humour fin , intelligent qui fait mouche et à l'énergie incroyable des deux acteurs principaux à l'instar du monologue italien de Serge .

Néanmoins , à l'inverse du joyeux " Les femmes du 6e étage " ( vu juste avant et que j'ai adoré ) , ce nouveau film se veut plus sombre , plus amer , les deux personnages sont des acteurs torturés , au plaisir de jeu indéniable qui s'apparent à une bouée d'oxygène .

Ainsi , Phillipe Le Guay tisse un univers réaliste et vraiment amer de l'univers du spectacle  qui prend tout son sens lors de la récéption de la fin , dans lequel il arrive toutefois à distiller de pures moments de comédie et une ambiance assez agréable à l'instar des bons moments passés hors des répétitions mais qui souffre d'un démarrage un peu lent et de quelques baisses de rythme assez dommageables dans lesquelles le rire se fait parfois trop rare pendant de longues minutes . 

De plus , le duo d'acteur formé par Lambert Wilson et Fabrice Luchini fait des étincelles et eux deux livrent des performances convaincantes , entre drame et comédie qui se mélangent dans deux grands rôles de torturés . Une fois de plus , en comparaison d'un Lambert Wilson efficace , drôle et brillant  tout en retenue , Fabrice Luchini laisse parler toute sa fouge, toute son envie son comique et sa drôlerie entre des répétitions enflammés du texte de Molière et des mimiques qui font mouche à chaque coup .

En résumé avec son "Alceste à bicyclette " , Philippe le Guay livre une comédie joyeuse mais teinté d'une réflexion cru sur les Hommes , sur leur condition et sur le monde du spectacle . Autour du formidable texte de Molière qui offre des répétitions drôles ou colériques mais toujours intense , les deux personnages en forme d'archétypes du milieu s'en donnent à coeur joie en affrontement , bataille d'égo et scènes de pur comédie doté d'un humour fin et intelligent mais parfois trop rare toutefois doté de splendides dialogues . Dans un écrin de comédie dramatique au goût amer , les deux monstres que sont Lambert Wilson et Fabrice Luchini livrent des performances époustouflantes et donnent à voir une belle complicité , entre amitié , rivalité et haine .

Un bon film de début d'année .

 

ma note pour ce film :7/10

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 13:14

 

 

Bon , aujourd'hui pas de critique , mais juste un résumé générale ( en fonction des films que j'ai vus , j'en ai loupé pas mal ) de l'année ciné 2012 en ce dernier jour après la fin du monde . Sans trop me tromper , je peux dire que , plus que jamais , cette année aura eu une saveur particulière pour les cinéphiles . En effet , on a assisté à une année bancale , mi-figue mi-raisins mais qui , par un tour inexplicable , conserve un charme intemporel tel mon sapin de Noël , maintenant fané , que je ne peux me résoudre à enlever .

Bon , hormis la comparaison hasardeuse , vous aurez compris mon propos : l'année ciné aura été frustrante ! Frustrante d'abord par un démarrage poussif tel une mauvaise introduction , enchaînant déception sur déception , à l'instar d'un Georges Clooney déprimant dans " The Descendants " ou " Cheval de Guerre " qui est tombé dans l'abysse .

Ensuite , on a attendu , longuement , très longuement , on a vu le dernier Coppola au goût amer avant que ne surgisse enfin du fond de son tiroir " Prometheus " donnant un sacré coup de fouet au cinéma , après la déferlante " Projet X " chez les lycéens et jeunes ( qui m'a bien plus ) .

Bref , entre merveille et déception , l'année s'est poursuivie , des blockbusters ont pris l'eau ( et pas que "Battleship " ), des acteurs ont perdu de leur superbe tel Johnny Depp ( mais ce n'est qu'un exemple ) , d'autres l'ont retrouvé à l'instar de Matthew McConaughey qui poursuit sa belle remontée et après un été plutôt morne , voilà qu'arrive le bouquet final digne des JO ( avec les spice girls , le retour ! ) , avec une avalanche de bons films qui se sont enchaînés , jusqu'à une véritable bousculade finale et inattendu pour les premières places de mon Top de l'année .

Mais ne vous inquietez pas , le flop est aussi très bien fourni ...

 

Sans plus attendre , voici mon top de l'année 2012 :

 

Beasts of the southern wild

 

  1- Les bêtes du Sud Sauvage

  2- Le Capital

  3- ex aequo : Prometheus et The Dark Knight Rises

 

                                                  Le-Capital-500x253

  4- De Rouille et d'Os

  5- Skyfall

  6- Des hommes sans loi ( la surprise de ce top )

  7- Argo

  8- Laurence Aniways

  9- Another Happy Day

  10- ex aequo : Rock Forever et Holy Motors

 

Bon , il reste aussi quelques autres films à distinguer , les voici :

 

  11- Le Prénom

  12- Looper

  13- Les Adieux à la Reine

  14- Killer Joe

  15- Moonrise Kingdom

 

 

Vous en voulez encore ? Voilà le plus réjouissant flop de l'année !

 

 1-Abraham Lincoln : Chasseur de Vampires

 2-Jason Bourne : l'héritage

 3-The Descendants

                                       Banniere-bande-annonce-Abrahamn-Lincoln-Chasseur-de-vampire

 4-Twixt

 5-Cheval de Giuerre

 6-Dark Shadows

 7-Faust

 8-The Dictator

 9-Battleship

 10-Reality

 

Hormis ces dix films , il ya quand même eu pas mal de films moyens , ou tout juste bon et la place de certain , comme Tim Burton , tient plus aux attentes qui n'ont pas été comblées , "Battleship " n'est pas aussi mauvais mais est le parfait exemple du mal qui ronge les blockbusters américains qui se plantent : le manque cruel de magie et de créativité ( hormis donner un rôle à Rihanna qui n 'est pas la plus mauvaise dans le film ) .

En complément , il convient de distinguer les personnalités qui ont fait ce top :

 

Meilleur Réalisateur : Sam Mendes pour le formidable travail sur la saga James Bond et le succès mondiale

Les autres : Christopher Nolan , Ben Affleck , Xavier Dolan

 

Meilleur Acteur : Tom Hardy , pour les deux films dans le top et son travail de ces dernières années

Les autres : un de mes chouchous Joseph Gordon-Levitt , Matthew McConaughey , Javier Bardem .

 

Meilleur Actrice : ça aurait du être Marion Cotillard pour de "Rouille et d'Os" mais à cause de "The Dark Knight Rises ", ce sera Quvenzhané Wallis

Les autres : Marion Cotillard , Anna Hathaway ( féline Catwoman ) et Emilie Dequenne

 

Meilleur second rôle masculin : Ezra Miller pour " Another Happy Day "

Meilleur second rôle féminin : Celine Salette pour " Le Capital "

 

Mais ce n'est pas tout et en bonus , voilà ma Palme d'Or :

Palme d'Or ( des films de cannes que j'ai vu ) : De Rouille et d'Os


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Enfin , on peut remarquer  la scène de l'année qui provient du particulier " Cogan : Killing Them Softly" avec l'assassinnat ultra-stylisé et magnifique dans la voiture .

 

 

Bon , l'année dernière , je me suis trompé sur mes prédictions pour l'année 2012 , je m'en remet donc à la surprise pour l'année 2013 qui commence avec une mise en bouche , Janvier , qui semble particulièrement succulente : le dernier Tarantino , Spielberg , Bigelow et autre David O.Russell !

Bonne année à tous !

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 17:18

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Critique :

 

Vous pensiez mon année ciné terminée ? Et bien non car voilà que surgit en cette fin décembre , ivre de foie gras , le dernier film produit et joué par Tom Cruise , "Jack Reacher " soit un film noir , policier à propos d'une enquête visant l'assassinnat mystérieux de personnes par un sniper et la facilité de l'enquête pour débusquer le coupable .

Ainsi , le pitch est normal , ni vraiment nouveau ni vraiment kitsch , mais les critiques promettent une ambiance plus cynique et plus décalé .

Bon , pour l'ambiance décalé des autres films policiers on repassera, car le fim se déroule dans la plus pure tradition avec l'enquête minutieuse de Jack , les nombreuses théories et les retournements de situations attendus . Au final , seules quelques répliques cyniques comme la conversation au téléphone ou quelques séquences qui se démarquent un peu comme la fin , il n'y a rien de bien nouveau .

On suit donc , avec un goût de réchauffé , les péripéties de notre super enquêteur , aux prises avec une mystérieuse organisation , entre des scènes d'enquêtes assez longues , des scènes de combats pas assez jouissives , dans la normalité comme le combat dans la rue ou encore une ambiance pas assez tendu si ce n'est lors de la séquence sur le champ de tir .

Au final , le gros point fort du film réside dans la scène de course-poursuite avec les flics , à bord d'une jolie voiture vintage , une course-poursuite nerveuse , maîtrisée avec de jolies bruits de moteurs et qui se finit sur une touche comique qui fait mouche .

A l'inverse , on peut regretter un assaut final irréaliste et mal placé , entre un vieux qui tire à l'aveuglette mais avec précision et un Jack qui se balade relativement tranquillement , aux prises avec plus d'adversaires .

Dans le même style , quand on a vu "Skyfall " , on ne cesse de penser que cette ensemble là est bien inférieure dans tout les domaines .

Ainsi , le réalisateur Christopher McQuarrie signe un film plutôt maîtrisé mais trop attendu , avec un démarrage trop long , une fin brouillonne comme la discussion finale et pas assez d'inventivité hormis un ton légèrement cynique , bien loin toutefois du récent " Cogan : la mort en douce " . L'ensemble est propre mais pas assez vivant .

Néanmoins , le bât blesse vraiment du côté de l'interprétation des acteurs , dans l'ensemble peu convaincante . Hormis un Tom Cruise qui fait du Tom Cruise assez convaincant ( on aime ou on aime pas ) , son acolyte avocate manque cruellement de relief et d'émotion et elle se retrouve , à cause du jeu banale de Rosamund Pike ( sans trop de charisme ) , trop au second plan . Au même jeu , on peut citer le flic assez inimportant et inexpressif et pas du tout convaincant par David Oyelowo ou enocre un Robert Duvall qui cabotine . Plus surprenant , le duo de méchant est assez mauvais , entre un Werner Herzog qui campe mal le chef mystérieux et sadique et un Jai Courtney , homme d'arme , totalement inexpressif et sans charisme ! Néanmoins , dans le lot on peut citer la convaincante prestation , bien que rare , de Richard Jenkins en procureur et père de l'avocate ambigu . Un des plus mauvais castings de l'année .

En résumé , "Jack Reacher " et son enquête policière un peu trop longue , un peu cynique mais avec une impressionnante scène de course-poursuite mais avec une fin ratée , clôt honorablement l'année , grâce à une réalisation assez propre , le charisme de Tom Cruise et l'histoire des assassinnats qu se révèle assez prenante , agrémentée de quelques touches d'humour bienvenues mais souvent vieux jeu .

 

ma note pour ce film : 6,5/10 avec indulgence

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28 décembre 2012 5 28 /12 /décembre /2012 13:17

 

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Critique :

 

Il y a maintenant presque une décennie , Peter Jackson laissait une empreinte indélébile sur le monde du cinéma et de milliers de fans avec sa première brillante trilogie du "Seigneur des Anneaux " . Mais , il existait aussi un prequel moins violent et plus sous la forme d'un conte pour enfants , qu'après des années de galères et une pré-production interminable , Peter Jackson vient adapter au cinéma avec comme principal obstacle lui-même et sa première trilogie , à milles lieux de l'univers moins violent et moins guerrier de cette aventure d'un hobbit . Bilbon n'est pas Frodon et cette nouvelle trilogie démarre donc , fidèle au livre , sur des bases plus buccoliques , moins violente , en suivant les habitudes un brin longuette de Bilbon avant que l'aventure ne commence enfin ( en tout cas son premier tiers ) après une réjouissante et musicale réunion de nains , qui témoigne du nouvel univers . Aux côtés de Gandalf et du charismatique Bilbon , on embarque pour une aventure fantastique sur la terre du milieu toujours aussi magnifique et encore plus belle en numérique ( surtout sans les ravages de la guerre ) à la poursuite d'un territoire des nains perdue et du dragon Smaug , sans oublier quelques allusions à Sauron et à la première trilogie avec la grande réunion dans la cité des elfes qui rappelle le premier film .

Sur presque trois heures , on suit donc les péripéties plus enfantines et moins violentes du hobbit , aux prises avec des trolls débiles ( tous s'en sortent sans égratignures ... ) , une course-poursuite haletante contre des orcs plus convaincants dans la première trilogie , la rencontre mouvementé dans la montagne avec les gobelins . Bref , les péripéties s'enchaînent mais n'atteignent pas le niveau de maîtrise ni d'intensité des anciens films , la faute à un univers plus enfantin et à des effets spéciaux trop effets spéciaux . Toutefois , on apprécie la course poursuite avec les gobelins dans la montagne ou encore la rencontre tant attendu avec Gollum mais qui malheureusement s'étire trop et finit par lasser avec les devinettes . Nénanmoins , il ne faut pas oublier que c'est un film d'ouverture , augurant une belle aventure , mais dont les scènes s'étirent trop et trop souvent , on aurait au moins pu rabotter le film de 20 voire 30 minutes .

Ainsi , vous l'aurez compris , le rythme patît beaucoup de ces scènes parfois trop longues et après une longue introduction (environ 45 min ) ,  le film prends enfin un peu de hauteur et de dynamisme malgré tout freiné par la longueur des scènes .

De plus , malgré une photographie impeccable et des décors toujours aussi magnifiques à l'instar de la flamboyante cité des elfes , la réalisation en 48 images par seconde donne un rendu trop superficiel et pas assez réel et fait perdre une part d'authenticité . En plus d'une 3D peu convaincante , d'effets numériques moins convaincants que le maquillage , Peter Jackson livre une mise en scène moins rythmée , moins maîtrisée aussi et ne retrouve pas (encore , j'espère pour la suite ) le souffle épique et impressionnant qui avait fait sa réussite .

Néanmoins , la direction d'acteur est irréprochable et le Bilbon joué par le talentueux Martin Freeman est vraiment très convaincant , tour à tour drôle , sérieux mais toujours enjoué , pile dans l'univers , en tout cas bien plus convaincant que Frodon . A cela , on ajoute la charismatique prestation de Richard Armitage ( autre bon acteur ) qui joue le chef nain , Thorin et le délice de retrouver Ian McKellen , toujours aussi impeccable en Gandalf .

En résumé " Le Hobbit : un voyage inattendu " est une nouvelle trilogie totalement différente , pour l'instant respectueuse du livre , sur des bases plus légères , plus enfantines, féerique , moins grave que la première trilogie et on plonge donc dans une aventure divertissante , avec de bons moments d'actions mais plombés par des scènes trop longues et une longue introduction . Néanmoins , la magie de la terre du Milieu opère toujours et on retombe avec plaisir dans cet univers fantastique , plus buccolique , pour une aventure moins impressionnante , moins violente , mais aussi plus humaine et plus drôle , avec quelques bonnes scènes de combats comme contre les gobelins et surtout un très fort potentiel pour les deux prochaines suites .

Martin Freeman est par ailleurs vraiment très convaincant en Bilbon mais il est clair que le film est trop long , moins épique ( le fameux souffle ) et bien que ce soit un bon film d'aventure , il n'arrive pas à la cheville de l'impressionnant niveau de la première trilogie intemporelle  .

 

ma note pour ce film :7.5/10

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 19:31

 

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Critique :

 

On n'oublie jamais sa première fois . Y compris pour le cinéma , avec les premières sensations , les premiers pop-corns et la première plongée dans le noir . Idem pour certains films qui se gravent instantanément et pour longtemps sur notre rétine . Par surprise , cela avait été le cas pour "No country for old men " , c'est aujourd'hui le cas , avec un peu moins de surprise pour "Les Bêtes du sud sauvage " , perle instantanée , intemporel , venue d'ailleurs , comme la cerise dorée sur un gateau 2012 un peu terne .

Ce film-là illumine tout et ce dès les premières secondes , pour nous plonger dans un univers fascinant , rude et féerique , hors du temps . Un vrai univers du cinéma , celui qui est magique et qui nous transporte instantanément .

Celui-là se nomme le Bassin et sa représentation , Hushpuppy et son papa qui survivent dans cette univers sauvage , heureux d'être et de vivre simplement là à l'image de la fête inaugurale et représentation de mon article .

Dès lors , sous le charme de ce lieu et de ce petit bout d'actrice , on plonge avec envie dans l'histoire contée , celle d'une petite fille qui vit dans le bassin et qui doit affronter les déreglements climatiques ( formidable et immersive scène de la tempête ) , la santé déclinante de son père , dur mais courageux et l'absence de sa mère symbolisée par un débardeur et l'imagination . A mi chemin entre le drame ( certains passages comme la fin sont vraiments poignants ) , le fantastique ( la figure des aurochs et le Bassin , havre de paix ) et le récit initiatique d'une petite fille , courageuse , débrouillarde et au fort caractère qui ressent tout le poids du monde : le poids du climat , de l'absence et des hommes venus d'ailleurs soit disant plus civilisés qui ne font que rompre l'équilibre précaire du lieu , entre tragédie , rudesse et joie de vivre . On se nourrit comme on peu , on survit comme on peu mais on est heureux , simplement heureux d'être là avec une famille d'amis , de compagnons attachants comme la maîtresse-sorcière .

Le récit de Hushpuppy est donc captivant , entraînant et véritablement poignant , l'émotion filtre par tout les pores des acteurs et de l'image , l'émotion d'une fête , de la santé du père , des inquiétudes d'une petite fille . On vit le film à fleur de peau , nous aussi soumis à la figure imposante des aurochs , le souffle coupé lors de la confrontation entre la petite fille et ces bêtes .

Ceci n'est pas un film , c'est une fable écologiste , un voyage qui dépasse le simple cadre de l'écran et qui nous touche profondément car ultime reflet de la vie , parfois dangereuse mais tellement belle . Cette petite fille là , petit morceau dans l'immensité de l'univers , est bien là , à sa place , avec les siens et pas ailleurs .

De plus , le talent ne s'arrête pas au scénario et Behn Zeitlin livre un film en forme de choc visuel , avec de splendides images de fête ou de tempête , de la nature , dans un récit maîtrisé , rythmé , magique, vivant et émouvant

Dans cette ambiance si particulière , une deuxième perle surgit , une petite perle certes mais une vraie perle . Elle , c'est du haut de son jeune âge , Quvenzhané Wallis qui illumine véritablement le film de son talent , de sa justesse , de son charisme , de son émotion . Une vraie découverte du cinéma à laquelle on peut joindre la convaincante prestation de Dwight Henry en père fatigué mais courageux , les deux formant le symbole ultime de la résistance et de la vie .

En résumé , que dire ? Un vrai choc , une claque , un récit magique , magnifique , entraînant , vivant , superbement réalisé , superbement joué , un hymne à la nature et à la vie , un drame initiatique, fantastique qui nous prends et nous touche de toute son émotion , de toute sa grâce au plus profond du coeur . Un film fait de bric et de broc , un film indépendant mais terriblement vivant , superbe représentation de la vie et de l'espoir avec Hushpuppy .

Assurément le film de l'année et de ces dernières années , un film qui nous rappelle pourquoi on aime le cinéma et pourquoi cette sensation d'envie , d'entrain , cette ambiance magique reste valable à chaque séance , un petit morceau de film qui illumine l'univers cinématographique tout en entier .

 

ma note pour ce film : +10/10

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20 décembre 2012 4 20 /12 /décembre /2012 13:03

 

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Critique :

 

Les temps sont durs . Pour tout le monde y compris pour les gangsters . Il est loin le temps des costumes sur mesure , des cheveux laqués , des cigares dans l'arrière salle et de l'argent qui coule à flot . Au XXIe siècle , la crise est passée par là, ravageant tout , d'une force destructrice ( à l'image de l'hypnotisante scène d'ouverture où tout semble parti en fumée ) .

Entre des discours d'hommes politiques américains de tout bord , Andrew Dominik tisse l'histoire d'un bon vieux règlement de comptes entre gangsters , dans la pure veine des anciens films mais qui cette fois-ci se complique . Les braqueurs sont des amateurs avec un collant pour masque et un fusil à canon scié trop scié pour arme , les tueurs à gages sont alcoolos , fatigués et les commanditaires n'arrivent à rien commander . Un chaos ridicule sans nom , bien loin de l'image rutilante des vrais gangsters à l'ancienne . Ici , tout n'est que confusion , dans un monde sans repères, broyé par la crise et qui entraîne dans son sillage l'image du vrai gangster , fatigué aussi , Jackie Cogan , chargé de régler ce sacré pétrin .

Dans une ambiance de film noir , entre les Coen et Tarantino , Andrew Dominik ( réalisateur par ailleurs du formidable " L'assassinnat de Jesse James par le lâche Robert Ford " déjà avec Brad Pitt ), tisse une histoire de vengeance avec des gangsters usés , à l'image de Mickey , las de tout ce monde et bon à rien .

Ainsi , on suit avec plus ou moins d'entrain cette chasse à l'homme de deux criminels ridicules et amateurs , entre des tentatives ratés d'envolés tarantiniesque dans les dialogues , des scènes parfois trop longue , mais aussi une incroyable explosion de violence , stylisée au possible et brut de decoffrage , magnifique dans sa forme lors de l'assassinnat dans la voiture où chaque goutte de sang prends du relief . 

Néanmoins , en ponctuant son récit de discours d'hommes politiques parallèles sur la santé de l'économie ou du courage des salariés américains ( qui lui fait bien mouche pendant que les gangsters accomplissent leur travail ) , le réalisateur se perd parfois dans son propos dénonciateur de cette société et par la même occasion nous perd parfois .

L'intention est louable , c'est une belle tentative pour s'approprier le mainte fois revu film noir , mais malheureusement , on assiste généralement à du sous Tarantino pour l'univers et à du sous Coen , les influences sont trop au dessus .

Or , sur le fond , le propos est intéressant et témoigne d'une vraie conviction sur les Etats-Unis du XXI e siècle et ses difficultés ou ses vices symbolisés par des gangsters , vieux et fatigués ou jeunes et cons . La critique du système se fait parfois très dure , parfois incompréhensible pour nous occidentaux , mais trouve un formidable écho dans la fin , simplement splendide et le regard désabusé de Cogan , parfait alias du réalisateur , envers les Etats-Unis non un pays mais un business . Un regard désenchanté pour une société en crise où l'argent est roi et cette phrase qui restera comme une des répliques chocs de l'années " Now fuckin' pay me ! " . Clairement , le film se rattrape avec brio lors de l'assassinat ultra-violent mais aussi de la scène du braquage pathétique et du réglement de compte à mains nues mais surtout , surtout , de la fin choc qui grave notre rétine à l'instar (toute proportion gardé) de la fin de "Melancholia " , l'année dernière .

Ainsi , Andew Dominik , sans atteindre le niveau de son ancien film , essaye d'insuffler de la nouveauté dans le film noir et à défaut de toujours toucher sa cible , parvient à recréer parfaitement l'ambiance d'un film de gangster , qui souffre parfois d'un manque de rythme ou de compréhension évident ainsi que de la comparaison avec ses ainés . néanmoins , on ne peut lui enlever son point de vue radicale sur les Etats-Unis et sa fin , réalisé avec brio .

De plus , Brad Pitt était attendu dans ce film mais malheureusement il ne m'as que moyennement convaincu en gangster , je l'ai trouvé par moment géniale comme à la fin , mais parfois aussi avec un peu trop de mimiques ou de moues caractéristiques . Il n'arrive pas à porter tout le poids du film sur ses épaules et je l'ai trouvé un peu trop lisse et peut - être un peu trop clean pour un gangster désabusé . A l'inverse , j'ai trouvé la prestation de Jack Gandolfini en Mickey , tueur à gage fatigué et usé jusqu'à l'os , tout simplement époustouflante et se révèle le personnage le plus intéressant du film et parfait miroir du propos du réalisateur . On peut aussi citer les convaincantes prestations du duo de gangster amateur Scott McNairy/Ben Mendelsohn et du pigeon de l'histoire Ray Liotta  .

En résumé , " Cogan : Killing Them Softly " d'Andrew Dominik se voulait choc , novateur et puissant . Au final , il est choc seulement par l'assassinnat dans la voiture qui reste une des meilleures scènes de l'année , son propos final choc ou encore le réglement de compte sous la pluie . De plus , l'ambiance ou la mise en scène très propre et stylisée n'apport rien de vraiment novateur si ce n'est le propos et le jeu avec les discours , très intéressant mais parfois trop compliqué pour saisir toutes les nuances . Le film souffre par ailleurs de la comparaison avec ses aînés comme Tarantino et n'arrive qu'à déployer toute sa puissance lors , encore une fois , de la scène de l'assassinnat et de la fin , qui sauve avec brio le film . Je suis par ailleurs resté sur ma fin quant à la prestation de Brad Pitt en Cogan , parfois excellent mais souvent trop lisse ou avec trop de mimiques .

Un film imparfait , aux fulgurances indéniables , au regard du réalisateur désabusé sur les Etats-Unis ( point novateur ) mais qui reste dans la tête après la projection .

 

ma note pour ce film :7/10

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 13:47

 

Populaire-le-destin-d-une-comedie-pas-comme-les-autres_port.jpg

 

 

Critique :

 

Cette année , je n'ai pas vu beaucoup de comédie , et encore moins française . J'ai loupé un nombre incalculable de bonnes comédies mais là , rien qu'avec "Populaire " je me rattrappe .

En effet , cette histoire d'une secrétaire qui tape plus vite que son ombre , qui flirte avec son patron et qui participe à des concours de vitesse dactylographique m'a bien emballé.

On plonge avec délice dans l'ambiance chic des années 60 , avec la cigarette autorisé , les costumes pour chaque homme et le rêve de toute femme moderne : devenir secrétaire . On suit donc les (més)aventures de Rose Pamphyle , sorti de son petit village , qui grâce à l'aide de son charmant patron Louis , va s'entraîner à taper et taper encore plus vite à la machine . Les costumes sont élégants , les acteurs aussi , les décors sont bien recrées et surtout l'ambiance si particulière de ces années-là , dans l'esthétique de "Mad Men " est incroyablement bien retranscrite , le réalisateur nous plonge immédiatement dans les années 60 et nous fait oublié la modernité , pour retrouver une époque classe en apparence mais plus complexe en profondeur avec l'icône de Rose Pamphyle , au fort caractère , féministe avant l'heure .

Ainsi , en compagnie du charmant duo on plonge dans l'univers si particulier des concours de vitesse dactylographique que le réalisateur parvient à rendre excitant et tendu tellement on est rivé sur la vitesse de frappe de ces secrétaires et de cette véritable pratique sportive . Le film va donc crescendo et la romance attendu prends forme sous nos yeux jusqu'à un joli final , stressant , bien ficelé et toujours marrant , à l'image du film .

En effet , bien que doté d'une plastique irréprochable , le film est avant tout une comédie , si bien écrite et rythmée ( on rit dès les premiers instants ) que nos  zygomatiques se détendent devant les nombreuses répliques ou les attitudes de Rose ou encore certaines scènes cocasses. Allié à un scénario et à un sens du rythme , la trame ponctué de nombreux moment drôles fait vraiment mouche et constitue l'un des nombreux points forts du film .

De plus , bien que classique dans sa forme , Régis Roinsard talentueux réalisateur dont c'est ici son premier film , joue avec les codes , les retourne et signe une mise en scène inventive , aux nombreuses trouvailles et à la retranscription parfaite des concours de vitesse , allié à une photographie magnifique et un sens précis des cadres et de la lumière . Pour un premier film et un premier gros budget , le résultat est donc bluffant de maîtrise et de beauté .

De plus , il réussit aussi son coup avec le casting , vraiment quatre étoiles et professionnel . On cite en premier lieu l'impeccable duo formé par Romain Duris qui se bonifie d'année en année et la pétillante Déborah François , pleine de charisme et de fraîcheur . A cela , on peut ajouter le meilleur casting de seconds rôles de l'année , à commencer par Bérénice Béjo , parfaite en femme des années 60 et aussi Nicolas Bedos ( splendide écrivain aussi ) , qui joue avec beaucoup d'assurance le légèrement antipathique Gilbert Japy .

En résumé , "Populaire " constitue une excellente surprise de comédie à la française et assurément un film parfait pour les fêtes . Sur une trame romantique et de concours de vitesse dactylographique , Régis Roinsard plein de maîtrise signe une comédie drôle ( ce qui n'est pas toujours le cas ) avec quelques répliques cinglantes et autres situations cocasses , tout en livrant une reconstitution pleine de charme et de beauté des années 60 et de leur ambiance si particulière . A cela , on peut ajouter un film bien rythmée , doté aussi d'une splendide photographie et de splendides acteurs et une foule de bons seconds rôles , dont émerge une impeccable Déborah François et un très convaincant Romain Duris .

Une bonne surprise pour un bon moment !

 

ma note pour ce film :8/10

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 16:48

apres-mai-clement-metayer-lola-creton.jpg

 

 

Critique :

 

Après le choc "Carlos " qui a secoué tout le monde de la série française ainsi que votre serviteur , Olivier Assayas revient avec un nouveau film , nouveau sujet ( mai 68 ! ) et beaucoup moins long !

Plus précisément , "Après Mai " ne parle pas de mai 68 ( il n'y a d'ailleurs aucune image d'archive ) mais plutôt de l'après , sujet peu traité . Nous sommes au début des années 70 , la France est toute entière secoué de mai 68 , les parents ont disparus ( en effet , presque aucun parent n'apparaît dans le film ou échoue ) et la jeunesse est là , en plein milieu de cette effervescence entre rouge foncé , rouge pâle et désir d'avenir .

La caméra d'Olivier Assayas se pose donc devant cette jeunesse liberée , tantôt artistique ou militante , pleine d'espoir ou deséspéré , dans un monde nouveau où les codes ont explosés , hésitant pour leur futur . On suit ici un petit groupe formé par Gilles , Christine , Jean-Pierre et Alain qui se cherchent , entre amour , peinture et violence ou fuite vers l'avant .

La vie est confuse , l'école intéresse peu et occupe au mieux un bouillon d'idée nouvelles , la rue n'est pas tout à fait calme et accueille une jeunesse parfois militante qui souhaite prolonger le combat avec certains anciens , sans trop savoir pourquoi parfois . Le tout dans un monde de liberté , de non-autorité , sans règles mais aussi sans beaucoup trop d'avenir .

Notre petit groupe rencontre des difficultés avec l'ordre , se bat , se débat avec l'amour ou se sépare , entre l'Italie à la rencontre d'un groupe rouge et engagé et des futures hippies , Londres qui apparaît comme le must de la destination artistique et la France , parfois , pour faire le point . Ici , les jeunes ne sont plus tout à fait jeunes , ils se cherchent , courent vers leur avenir qui dorénavant leur appartient , sans parent mais sans trop de guide non plus . On plonge ainsi , sans filtre , sans idéalisme non plus dans l'air du temps , entre vague rock ou plus expérimentale , dans l'électricité de la rue ou des amours mais aussi les peurs , les doutes entre les envies personnelles et la main tendue de la lutte qui continue .

A ce titre , Olivier Assayas a réussi à recréer avec beaucoup d'authenticité le nouveau cadre , confus mais libre , des années 70 et de cette nouvelle jeunesse a laquelle lui appartient de redessiner son monde .

Malgré quelques baisses de rythme ou certaines scènes loupées , Olivier Assayas sans livrer le film le plus brillant , nous transporte dans cette univers parfois trop idéalisé , avec une mise en scène inventive , créative et lyrique parfois . Une réalisation libre , parfois hasardeuse ou confuse , mais à l'image du récit qui , sans quelques défauts , arrive à prendre de la hauteur pour parfois redescendre un peu brutalement .

Le moins que l'on puisse dire c'est que le film est imparfait mais bourré d'envie aussi , l'envie de nous plonger après mai , de retranscrire cette époque si particulière parfois rêvé ou non , l'envie de faire du cinéma tout simplement , du cinéma vivant .

Pour recréer cette jeunesse hasardeuse , il a donc confié tout les rôles principaux à des jeunes acteurs peu connus . Ainsi , le jeu est parfois hasardeux , trop fougueux mais peu aussi se révéler très juste et brillant avant de parfois retomber dans la platitude . A ce jeu , il convient de distinguer avant tout la prise de risque mais aussi les jeux impeccables tout en justesse et sensibilité de Lola Créton d'abord , magnifique Christine puis de Clément Metayer , qui joue Gilles aux prises avec son avenir , ses envies , son amour avec beaucoup de difficulté . Néanmoins , j'ai été moins convaincu par la prestation de Carole Combes , qui joue Laure , qui est parfois inaudible ou à côté mais se rattrape avec une belle scène finale . Un casting jeune , incertain mais bourré d'inventivité et d'envie toutefois .

En résumé , "Après Mai " n'est pas le film de l'année , loin de là . Mais , c'est un film honnête , inventif , libre , témoignant de l'histoire fort compliqué et confuse de la nouvelle jeunesse post-68 . une jeunesse artistique , drôlement libre mais aux prises avec un avenir incertain , des amours confus et une violence de la rue encore présente qui transparaît au travers de deux scènes de courses poursuites entre les jeunes et les CRS puis les ouvriers . Une jeunesse , rouge vif ou rouge pâle , individualiste , perdue ou collective dans un monde électrique ,énergique , mouvant , avant les hippies . Toutefois , Olivier Assays livre une mise en scène bourrée d'inventivité et de créativité et laisse la part belle aux jeunes acteurs français , aux prestations parfois moyennes ou plus convaincantes , mais dont déborde une irrésistible envie de cinéma .Un film particulier , tantôt attachant , tantôt décevant pour une époque particulière , entre rêve et réalité du monde .

 

ma note pour ce film :7/10

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 10:17

ARGO_ben_affleck-copie-1.jpg

 

 

Critique :

 

Après un début d'année bien morne , l'horizon cinématographique semble nous offrir une très belle fin d'année , à en juger de la belle suite de bons films depuis "Looper " et qui se poursuit aujourd'hui avec un prétendant aux Oscars 2013 , "Argo " de l'ancien mauvais acteur Ben Affleck , qui retrouve un second souffle ( et quelle souffle ! ) en tant que réalisateur depuis "Gone Baby Gone " .

Ainsi , Ben Afleck se plonge dans une affaire méconnu de la fin des années 70 , traité en quelques lignes en cours d'Histoire (véridique ) , mais pourtant passionnant à l'image de toute l'affaire montée par la CIA .

En effet , à la fin des années 70  , l'ambassade américaine d'Iran est prise en otage suite à la révolution et à la chute du Shah , or ce que l'on ne savais pas , c'est que six américains avaient réussis à s'enfuir , point de départ de l'opération de Tony Mendez .

On plonge ainsi , avec beaucoup de lisibilité , dans le contexte du film ( après un bref résumé ) et dans la situation extrêmement tendu entre les Etats-Unis et l'Iran . Pour tenter de sauver leurs compatriotes , la CIA met en place , en secret , le projet "Argo " en faisant passer son agent et les américains en une équipe de tournage canadienne !

Dès lors , on plonge avec entrain dans les difficiles préparations de l'opération , entre conflits à la CIA et frilosité dans le monde du cinéma . On suit ainsi avec beaucoup de rythme et un joli sens du rire ( quelques répliques font mouche ) toute la préparation méticuleuse du faux film , de la fausse équipe de production , du faux budget tandis que la situation en Iran , traité en parallèle , s'aggrave et se resserre autour des six échappés .

Ensuite , on plonge dans l'opération , en plein coeur de l'Iran , en compagnie du courageux Tony Mendez à cran et la tension monte progressivement , tandis que l'opération se complique de jour en jour , du côté américain et iranien , jusqu'à la tentative finale et l'interrogatoire notamment qui nous met à bout de souffle , au comble du stress , en plein coeur de l'action côté iranien et de l'administration côté américain .

Ici , pas de héros , pas de James Bond ou Jason Bourne super fort , juste un simple agent de la CIA , qui devra attendre pour se voir récompenser , qui doute , craint l'exfiltration et partage ses peurs au travers de l'écran .

Avec la casquette de réalisateur , Ben Affleck signe donc de main de maître un thriller politique tourtueux avant d'être vraiment stressant , un drame politique aussi en compagnie des six avec leurs émotions à fleur de peau bien retranscrits par le réalisateur , car malgré l'ampleur et la fragilité de la situation , Ben Affleck n'oublie par les personnages et développe leurs sentiments , leurs psychologies en filigrane , ici l'agent Tony Mendez n'est pas un héros américain , juste une spécialiste de l'exfiltration avec une opération hautement risqué et qui va prouver son héroïsme .

Ainsi , en plein coeur de l'Iran  et de la foule ou en plein coeur des bureaux américains et les tracasseries administratives , le film reste passionant devant l'ampleur de l'opération "Argo " et surtout devant l'ampleur du travail de mise à l'écran , de reconstitution , brillament opéré , avec beaucoup de minutie , à l'instar des paysages confrontés aux photographies réelles à la fin du film , qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau .

Jusqu'à la fin le suspens est présent , les nerfs sont tirés à fond et la rythme atteint un stress considérable dans les toutes dernières minutes de l'opération , au bout du bout mais toujours agrémenté par quelques pointes d'humour .

De plus , Ben Affleck tient aussi la casquette d'acteur et incarne à la perfection l'agent Tony Mendez  , sur lequel repose tout le poids de l'opération , avec beaucoup de justesse et d'émotion ( enfin un rôle convaincant pour lui ) et livre en plus un nouveau magnifique rôle au toujours formidable Bryan Cranston qui joue son chef , Jack O'Donnell , toujours impeccable .

En résumé , "Argo " est une consécration pour Ben Affleck .Sur la base d'un dossier déclassifié témoin d'une opération risquée , Ben Affleck la transpose brillament sur grand écrant et livre un thriller politique tortueux , rythmé et avec beaucoup , beaucoup de suspense . Sans oublier une reconstitution impeccable et une mise en scène très claire , lisible pour un thriller . Témoin d'un passage de l'Histoire méconnu , "Argo" en restera le fidèle témoin , avec beaucoup de pédagogie pour l'explication , qui mérite une récompense aux Oscars .De plus ,Ben Affleck retrouve de la hauteur dans son jeu et en plus de camper impeccablement le personnage principal , offre une nouvelle fois un rôle à la mesure de Bryan Cranston , peu connu , toujours présent dans les bons films et inlassablement bon .

Une réussite !

 

ma note pour ce film :9/10

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 13:31

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Critique :

 

En ce moment , je fais le grand écart ( au figuré ) ! En effet , après "Skyfall " et encore avant "Looper " , voilà que je vais voir , sans trop de conviction , le nouveau film de Costa-Gravas , que je connais seulement de réputation , " Le Capital ".

Et quelle ne fut pas ma surprise ! Vous assisterez donc à une critique hommage totalement subjective de la plus gros surprise de l'année , emmené par le comique Gad Elmaleh .

Ainsi "Le Capital " raconte l'ascension de Marc Tourneuil , banquier sans émotion ni éthique , qui se retrouve propulsé à la tête de la Phénix Bank , grosse banque européenne , entre magouille , argent roi et licenciement . Bref , une plongée dans le côté le plus crasseux de la banque , mis en scène comme un thriller autour de la personne de Marc Tourneuil , antipathique au possible aux prises avec son égo , des américains et sa femme !

On suit donc avec beaucoup d'envie les coulisses des négociations entre riches , des magouilles , la concurrence très intéressante et nerveuse entre des ricains et Phénix autour d'une banque japonaise et l'évolution psychologique de Marc , qui se déconnecte peu à peu de la réalité , faciné par une top model .

Dans sa construction , le film est donc brillant puisque qu'après des joutes verbales savamment orchestrées et biens dialoguées , on plonge dans l'affrontement entre les banques , puis une fois la longue journée finie dans la vie de Marc abonné aux jets privées et qui se détache peu à peu de sa famille et de sa femme .

Malgré quelques termes techniques , le film reste lisible et clair puisqu'il tient toujours le cap : celui de dénoncer le monde de la spéculation à foison à travers l'exemple de ce Marc et d'une phrase révélatrice ( entre d'autres ) lorsqu'il demande à un collaborateur quels produits il vend et que celui-ci lui répond " je pensais que vous alliez me le dire " . Bref , en quelques lignes de dialogue tout est dit , ce monde là prends l'allure d'un jeu comme l'explique Marc, face à sa seule porte de sortie , de rédemption en la personne de Maud Baron .

Tout au long du film , Costa Gravas dénonce , montre les abus , les dangers dans son film militant qui a des couilles et qui à l'inverse de "Reality " prends la forme assumée d'un vrai réquisitoire contre le monde de la finance , avec quelques séquences chocs et nerveuses comme le coup final de la fin ou encore le plan social avec quelques répliques chocs , avant une sublime fin , au bout du bout , et la réplique finale de Marc face caméra , brûlante de vérité et de lucidité .

Ainsi , en adoptant une écriture nerveuse qui prends la forme d'un véritable thriller , Costa Gravas réussit le pari de ne jamais faire naître une once d'ennui , tellement le film est bien écrit , les situations intéressantes et les rebondissements qui se bousculent dans un film maîtrisé , bien réalisé et très très bien rythmé. Une véritable plongée sans filtre , brut de vérité dans le monde de jeu de la finance où les êtres et leurs vies sont broyés par les sommes d'argent , les magouilles de chaque côté et la fascination pour le billet , de quelque pays qu'il soit .

La finance est un jeu et le monde est leur terrain avec des gagnants et des perdants , comme dans chaque jeu comme le dit Marc .

De plus , Costa Gravas prends le risque utilme de confier le rôle de Marc sans émotion et antipathique en la personne ( plutôt comique et agréable ! ) de Gad Elmaleh , qui réussit le tour de force de faire oublier son image d'humoriste dès les premières minutes avant de porter à bout de bras avec une inteprétation surprenante et très crédible de ce banquier sans éthique . Une performance hallucinante , entouré de magnifiques seconds rôles bien écrit comme Maud  joué par la révélation Céline Salette , sans oublier Natacha Regnier qui joue la femme oubliée Diane ainsi qu'un autre comique , Bernard le Coq , très surprenant en riche spéculateur . Bref , les exemples sont foisons et au final le casting entre inconnus et personnalités plus célèbres du cinéma français se révèle être l'un des plus solides de l'année !

En résumé , "Le Capital "  est un vrai réquisitoire , un vrai cri d'alerte sur le monde la finance et son côté obscur et malhonnête connu de tous , un monde de jeu construit comme un thriller qui fait la part belle aux coups pour de l'argent qui atteint des sommes folles et qui délaisse le côté humain , qui prends la forme d'une femme délaissée ou d'une jeune femme symbolisant une rédemption . Le film est donc nerveux , jamais ennuyeux et fascinant, dans un monde qui nous dégoûte mais tristement réel au travers du prisme de Marc , ce banquier , figure centrale , admirablement bien joué par Gad Elmaleh .

Un choc . Une vrai surprise que je n'attendais plus . Pour moi , le meilleur film de l'année . Signé Costa Gravas .

 

ma note pour ce film :10/10

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